OBAMA RETOURNE A L'ECOLE

Publié le par frenchpuma

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Dans quelques jours, environ 50 millions de petits écoliers américains reprendront le chemin de l'école...




 

Mais cette année, grande nouveauté : ils ne seront plus seuls !

Mister O., après ses vacances à Martha’s Vineyard, retournera en classe lui-aussi, avec ses deux filles et tous les petits Américains...





U.S. President Barack Obama holds hands with his daughter Sasha upon landing at the White House in Washington August 17, 2009. Also pictured are first lady Michelle Obama and daughter Malia.REUTERS/Kevin Lamarque (UNITED STATES POLITICS)




C'est l'Associated Press qui vient de révéler que le président américain fera une apparition dans une émission de télé spéciale rentrée, aux côtés de la chanteuse Kelly Clarkson, et de la star du basket LeBron James, le mois prochain.

Il s'agira en fait d'un documentaire de 30 minutes, qui sera diffusé le 8 septembre en prime-time, à 20 heures, sur plusieurs chaines de télé (
 BET, MTV, VH1, CMT, Comedy Central, Spike TV and Nickelodeon, qui font toutes partie du réseau  Viacom).

 


Dans cette émission de télé, on verra Mister O. affirmer que l'éducation est ce qui permet aux gens de réaliser leurs rêves :

"En ce début d'année scolaire, je vous encourage à vous fixer des objectifs : étudier dur, et vous impliquer dans la vie de votre école ; innover, et trouver quelque chose qui vous passionne (...)

Et c'est ainsi que notre nation ira de l'avant... en s'assurant que chaque Américain reçoive une éducation de première classe, de la maternelle à l'université pour réussir sa vie professionnelle."

 


Ce sont des propos originaux, non ?

En tout cas, et à la veille de cette rentrée, profitons de cette occasion qui nous est donnée pour nous interroger sur les projets de Obama en matière d'éducation.



La réforme qu'il a proposée en mars s'intitule "Course au sommet"   (Race to the Top ), et fait en réalité partie de son grand plan de relance qui coûte si cher à son pays et creuse son déficit. Il s'agit d'injecter 4,35 milliards d'argent public dans l'éducation, afin de venir en aide aux établissements scolaires, qui seront versés aux Etats mais sous conditions.
Les deux conditions sont :

- évaluer les professeurs au mérite (en fonction des résultats de leurs élèves !)

- développer ce que l'on appelle les "charter schools" ("écoles à charte", c'est à dire qui échappent au contrôle des autorités locales).



Dans le projet initial, les Etats qui interdisent l'évaluation des professeurs au mérite ne devraient pas pouvoir bénéficier de cet argent (par exemple, en Californie, une loi interdit une telle évaluation).

Car selon le Ministre de l'Education d'Obama,
 Arne Duncan, il est absolument nécessaire d'établir une corrélation entre les résultats des élèves, et l'évaluation des professeurs.


 

 


Le ministre de l'éducation, Arne Duncan




Il y a quelques jours, un article est paru dans le New York Times rédigé par Sam Dillon, qui essaie d'expliquer comment va se mettre en place la réforme de Obama. En voici quelques extraits clés :

 

"L'administration Obama fait miroiter aux Etats le versement d'une subvention de milliards de dollars si et seulement si ils s'engagent à mettre en place un système d'évaluation des professeurs au mérite, et à développer les "charter schools".

(...)

Le ministre de l'éducation Arne Duncan fait une sorte de chantage aux Etats : le versement des subventions fédérales ne se fera qu'avec ces contre-parties, et cela provoque des débats au sujet de l'évaluation des professeurs, et du rôle du gouvernement fédéral dans l'éducation.


(...)


En Californie, un exemple récent montre que les autorités locales sont prêtes à tout pour pouvoir bénéficier de cet argent public fédéral, y compris à modifier une loi qui interdit d'évaluer les enseignants au mérite, afin que l'Etat puisse recevoir une partie des 4,3 milliards promis par Obama. Pourtant, cette loi était bien sûr soutenue par les syndicats enseignants de Californie.
(...)

Il faut dire que les propositions de l'administration Obama ont surpris : pendant la campagne, Obama avait dit qu'il engagerait une révision de la loi Bush No Child Left Behind, ce qui avait été interprété comme une volonté de réduire le rôle du gouvernement fédéral en matière d'éducation, et surtout comme un rejet de l'évaluation des profs au mérite.

La loi prévoyait en effet que tous les enfants aient acquis un minimum de compétences en mathématiques et en anglais en 2014, et que toutes les écoles qui ne parviendraient pas à atteindre ce niveau requis seraient pénalisées."


Donc, là encore, Obama a changé d'avis...

Et maintenant, il trahit les profs qui ont pourtant voté pour lui !


Depuis quand est-il juste de faire payer les profs à chaque fois qu'un étudiant ne réussit pas ?
Comment un prof peut-il faire de chaque enfant un génie ?

Jusqu'à présent, certains Etats n'ont heureusement pas succombé à cette tentation des 4,3 milliards alloués.
Et je pense qu'ils ont raison, car, selon moi, cela va être un gaspillage d'argent (encore un !), ce qui, en période de crise, est totalement inacceptable et incompréhensible !

 

 

 

Etant prof moi-même, je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée d'Obama de rendre les enseignants responsables de tout.
Ce n'est vraiment pas juste, car si un élève échoue, c'est vrai, le professeur a sa part de responsabilité, mais ce n'est certainement pas le seul responsable. Même chose quand les élèves réussissent d'ailleurs...

Prétendre le contraire comme le fait Mister O. montre une fois de plus qu'il ne maîtrise pas bien son sujet : en matière d'éducation comme dans bien d'autres domaines, Obama n'y connaît rien, et il ferait bien d'arrêter de proposer des réformes coûteuses et totalement inutiles.





 

A painting depicting U.S. President Barack Obama is displayed at the India Art Summit, in New Delhi, India, Wednesday, Aug. 19, 2009. The annual four-day art fair ends Saturday.

(AP Photo/Manish Swarup)
Cette image symbolise bien comment l'Amérique, depuis l'élection de Obama, marche sur la tête !
 

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