OBAMA MIS AU PIED DU MUR PAR SARKO !
French article; English article below
Les gouvernements européens semblent soutenir l'initiative de Nicolas Sarkozy de réglementer la finance internationale, et surtout de mettre un terme aux bonus abusifs que touchent les traders...
Toutefois, cette initiative étant loin de faire l'unanimité dans le monde, notamment auprès des Américains, les tensions sont désormais vives entre les dirigeants, à quelques jours seulement du Sommet du G20 de Pittsburgh que présidera Obama.
Article du Figaro :
Le monde change et la lettre à la présidence suédoise de l'Union européenne, cosignée par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et surtout Gordon Brown, scelle bel et bien la fin d'une époque. Qui l'eût cru ? Voici que le gardien du temple de la City exige par écrit des «règles obligatoires» pour, entre autres, encadrer les rémunérations dans les banques, interdire les bonus garantis, décourager la spéculation en imposant de nouvelles contraintes aux établissements financiers ou encore démanteler ceux qui présentent un risque systémique pour le secteur bancaire ! Ce n'est plus une réforme de la finance mondiale, c'est une révolution.
Ce ralliement spectaculaire des Britanniques à la ligne dure défendue par Paris et Berlin sera relayé dans quelques jours par l'ensemble des pays européens. Toutes ces propositions seront ensuite défendues lors du prochain sommet du G20. En somme, il ne manque plus que l'engagement de Barack Obama pour que, fin septembre à Pittsburgh, l'entreprise de moralisation du capitalisme financier, qu'il appelle lui-même de ses vœux, prenne corps.
Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'y met guère d'empressement. Alors que l'on s'apprête à fêter, si l'on ose dire, le premier anniversaire de la chute de la banque Lehman Brothers, à l'origine d'un séisme qui faillit mettre le système bancaire mondial à terre, Wall Street a déjà renoué avec ses vieux démons. Après avoir déboursé des centaines de milliards de dollars pour secourir les banques, Washington assiste, impassible, et sous le regard incrédule des Américains, au retour des bonus mirobolants. Pendant que le reste du monde s'attelle au nettoyage des écuries d'Augias, les États-Unis, par qui la catastrophe est arrivée, temporisent et renâclent à bousculer l'ordre ancien.
Élu au paroxysme de la crise bancaire, Barack Obama n'a jamais mâché ses mots pour dénoncer les dérives de la finance folle. Sera-t-il le seul, alors que l'histoire lui impose un devoir moral d'exemplarité, à refuser de s'engager ? À trois semaines de Pittsburgh, l'Europe le met au pied du mur.
Alors donc, nous y voilà de nouveau... Sarko contre Obama.
Comme il l'avait déjà fait en avril, notre cher Sarko (avec le soutien d'Angela Merkel, la chancelière allemande) fait une campagne agressive en faveur de la régulation des marchés financiers et des bonus que s'octroient les acteurs de ces marchés.
Déjà en avril, il s'était défoncé pour obtenir des mesures contre les paradis fiscaux.
Et maintenant, il remet çà, avec sa ministre de l'économie, Christine Lagarde, il veut que l'on fixe des limites aux montants de ces bonus.
La crise financière entre actuellement dans une nouvelle phase, et c'est la réponse que compte apporter l'Union européenne.
Mais il faut se rappeler que même si ces histoires de bonus suscitent l'émoi en France et en Europe, celui-ci semble moins vif aux Etats-Unis, où le gouvernement Obama n'a montré aucune envie de réglementer ces bonus. Et pourtant une étude a montré que neuf banques américaines qui avaient reçu de l'argent du gouvernement dans le cadre du plan de sauvetage des banques avaient accordé des bonus à leurs employés l'année dernière.
Mais c'est certainement quelque chose que Mister O. va avoir du mal à faire...
Car, jusqu'ici, qu'a-t-il fait sinon s'offusquer verbalement ?
Quelle mesure concrète a-t-il prise ?
Est-il désormais prêt à suivre son "copain" Sarko sur ce chemin-là ?

C'est le moment de montrer à tout le monde qu'il peut réaliser le changement dont il a tant parlé pendant sa campagne !
"Change you can believe in ?"
Mister Obama, je sais qu'en réalité, vous n'aimez pas beaucoup Sarkozy... mais ...
j'ai bien peur qu'il ait raison, pour une fois...
Et vous feriez mieux de l'écouter !