HILLARY PART POUR L'ASIE
Personne n'a oublié le fameux discours de Hillary à Pékin en 1995 dans lequel elle affirmait haut et fort que "les droits des femmes sont des droits de l'homme."
Hillary en septembre 1995 à la grande Conférence mondiale des femmes à Pékin prononçant son inoubliable discours sur les droits des femmes.
Depuis cet instant, elle reste une icone pour toutes les femmes dans cette partie du monde.
Aujourd'hui, Hillary part pour l'Asie, cette fois-ci pas en tant que première dame mais comme la Ministre des Affaires Etrangères des Etats-Unis.
Vendredi, Hillary Clinton s'adressait à la Asia Society à New York. Elle a rappelé que son voyage en Asie avait pour but de souligner l'intérêt que porte le nouveau président à cette région du monde.
Cela va être son premier voyage à l'étranger depuis qu'elle est devenue la première diplomate du pays.
Les discussions avec la Chine doivent aider à construire une relation plus large avec Pékin, au lieu de s'en tenir à la relation exclusivement économique et commerciale qui a caractérisé les huit ans d'administration Bush.
Au Département d'Etat, on affirme que Hillary a prévu de parler des droits de l'homme et du changement climatique avec le régime de Pékin.
Ce premier déplacement a aussi pour but de rassurer les alliés de l'Amérique dans cette région, et de mettre au point de nouvelles stratégies pour faire face à la crise mondiale.
Le programme nucléaire de la Corée du Nord sera aussi au centre des discussions en Corée du Sud, au Japon, et en Chine.
Hillary Clinton a en tout cas affirmé que ce voyage montrait bien que le président a l'intention de s'intéresser de près à ce qui se passe dans la région.
Dans son discours vendredi devant la Asia Society, Hillary a aussi déclaré que la capacité de l'Amérique à faire face aux grands défis mondiaux (de la crise financière au terrorisme au changement climatique) dépendait aussi des décisions prises en Asie.
Hillary a réitéré son intention de s'engager de manière claire et ferme lorsqu'elle rencontrera les leaders des pays asiatiques.
Dans une série de discussions gouvernementales, Hillary a rappelé que la complexité des relations avec la Chine devait être gérée par les diplomates, sous son contrôle, et pas seulement par les économistes qui ont contrôlé ces relations pendant les années Bush.
Hillary a donc bien l'intention d'ouvrir une nouvelle ère d'ouverture vers l'Est, et une nouvelle manière d'aborder la diplomatie avec la Chine.
Hillary Clinton veut en effet que ces relations se concentrent maintenant sur des questions comme le changement climatique, l'énergie, les droits de l'homme (donc des femmes), et la répression chinoise au Tibet.
Elle veut aussi entamer des négociations économiques sur des sujets délicats, comme la monnaie chinoise, qui fait l'objet de tensions entre les deux pays, depuis que le Ministre des finances Timothy Geithner a accusé la Chine le mois dernier de manipuler sa monnaie.
Hillary cherche aussi à trouver un nouvel accord sur le climat, au moment où les Chinois pensent que tout ce qui pourrait menacer l'économie pourrait mettre en danger la stabilité sociale. Elle amène avec elle l'émissaire spécial sur le climat, Todd Stern, pour montrer l'importance qu'elle attache au sujet.
Mais sur la question qui a toujours défini sa manière de traiter avec la Chine, Hillary a bien l'intention de mentionner la question des droits de l'homme (donc des femmes), car cela reste pour elle une priorité. Le problème est que par rapport à 1995, elle sera bien moins libre de ses propos sur la question !
Dans son discours de 1995, Hillary avait accusé la Chine de s'en prendre aux droits fondamentaux des femmes, par exemple par sa politique d'enfant unique.
De même au printemps dernier, alors en campagne électorale, Hillary avait recommandé au président Bush de boycotter la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en guise de protestation contre la politique chinoise au Tibet.
Pendant la campagne, Hillary s'est montrée aussi très sévère envers la politique économique menée par les dirigeants chinois, notamment sur les relations commerciales et la monnaie.
Pékin sait donc tout à fait à quoi s'attendre en ce qui concerne Hillary CLinton, mais les spécialistes chinois sont tout de même contents que la Ministre ait choisi l'Asie comme première destination en tant que Secrétaire d'Etat. Ils espèrent que les relations plutôt positives entretenues sous l'ère Bush vont pouvoir continuer.
Chu Shulong, directeur des Etudes Stratégiques à l'Université de Pékin, affirme que la méfiance provoquée en 1995 par le discours de Hillary s'était de toute façon déjà apaisée en 1998, à l'occasion d'un voyage qu'elle avait effectué avec son mari le président Clinton lors d'une visite officielle.
"Les dirigeants chinois, y compris le président d'alors, Jiang Zemin, s'entendent très bien avec elle", rappelle Chu.
Espérons donc que Hillary va réusssir dans sa première grande mission...
Espérons aussi qu'elle va continuer à voyager le plus possible à travers le monde dans les prochains mois, afin de ne pas être associée à la catastrophe économique que Obama et son Congrès irresponsable vont entraîner pour leur pays à cause de leur plan de relance coûteux et inefficace.