MENSONGES AU SOMMET...

Publié le par frenchpuma

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Obama and Blagojevich en 2005 à Saint-Louis


Depuis quelques heures, Barack Obama fait de son mieux pour prendre ses distances vis-à-vis du gouverneur démocrate de l'Illinois arrêté hier.
En fait, il a même fait une déclaration officielle il y a quelques heures, pour préciser qu'il n'était en rien informé de la tentative de Rod Blagojevich de vendre son siège de sénateur de l'Illinois.


Pourtant, la réalité semble tout autre, et tout semble indiquer que Obama et Blagojevich, contrairement à ce que le nouveau président affirme, sont beaucoup plus proches qu'il ne le prétend...

Voici ce que révèle le Los Angeles Times aujourd'hui :

Sur une chaîne de télé locale de Chicago, au cours d'une émission appelée "Public Affairs with Jeff Berkovitz", le 27 juin 2002, Obama, qui était alors élu au Sénat de l'Illinois, a déclaré :
"Maintenant, ce qui est important, c'est de s'assurer à ce que Rod Blagojevich soit élu gouverneur...".

"Allez-vous faire campagne pour lui ?" l'interrogea alors Berkowitz.

"Bien sûr, plutôt deux fois qu'une !" répondit Obama...

Sans commentaire...








En outre, en 2004, le gouverneur Blagojevich a apporté son soutien à la candidature de Obama au Sénat des Etats-Unis, avec un immense enthousiasme. En retour, Obama a aidé Blagojevich dans sa campagne pour sa réélection en tant que gouverneur en 2006.

Les deux hommes s'apprécient, et au mieux Obama a fait une sacrée erreur de jugement, qui est d'autant plus préoccupante, que des informations "dérangeantes" circulent déjà depuis longtemps au sujet de Blagojevich.

A l'été 2006, Obama, alors Sénateur, a donc apporté son soutien à Blagojevich, alors qu'il y avait une polémique autour de la manière dont Blago recrutait son personnel.

Des organismes publics de l'Etat de Chicago faisaient en effet l'objet d'une enquête sur la manière dont le personnel était embauché, et le ministre de la justice américain, Patrick Fitzgerald, lui-même, avait laissé entendre qu'il y avait des doutes sérieux sur la légalité de certaines pratiques, témoins crédibles à l'appui.

Or, dans une interview accordée au journal le Chicago Herald à cette époque, Obama déclarait :
"Je n'ai pas suffisamment suivi toute cette affaire de près pour pouvoir me prononcer à leur sujet. Je sais qu'il y a des soupçons sur la manière dont le personnel est recruté, mais je ne sais rien sur une éventuelle implication du gouverneur de l'Illinois. Et je ne vais pas me mettre à spéculer là-dessus.."

"Si j'avais la moindre information qui laisserait penser qu'un Démocrate a agi de manière contraire à l'intérêt public, je m'en préoccuperai évidemment."

Mais, après avoir dit cela, Obama ajoutait :
"Si le gouverneur me demande de faire campagne pour lui, je le ferai avec plaisir."


Sur cette photo du 2 décembre 2008, on voit Obama et Blagojevich se serrer la main avec chaleur, à Philadelphie.
LA PHOTO DATE D'A PEINE UNE SEMAINE !!!




Apparemment, c'est bien ce que Blagojevich a fait.
En effet, on peut noter, par exemple, en août 2006, Obama a soutenu publiquement Blagojevich en ces termes flatteurs :

"Voici un gouverneur qui fait tout ce qu'il peut pour les habitants de l'Illinois."

Il est donc clair que Obama ment dans cette affaire...

De plus, il semble bien que le président n'est pas le seul à mentir au sommet de l'Etat : David Axelrod, son ancien directeur de campagne, et l'un de ceux qui est appelé à occuper un poste clé dès janvier à la Maison-Blanche, s'est lui-même gravement contredit :

Dans une interview accordée le 23 novembre, Axelrod avait déclaré que Obama s'était entretenu avec Blagojevich au sujet du nom de son successeur au Sénat :
"Je sais qu'il a parlé au gouverneur et qu'il y a toute une série de noms, dont certains ont été dévoilés, et je pense qu'il a une sympathie pour pas mal d'entre eux." C'est ce que disait Axelrod le 23  novembre.

Pourtant, hier,  se rendant compte de la dangerosité d'une telle déclaration, Axelrod est revenu sur ses propos et a cette fois affirmé :


"Je me suis trompé quand j'ai dit à un journaliste que le président avait parlé directement au gouverneur Blagojevich au sujet de ses successeurs éventuels. En fait, ils n'ont pas eu le temps d'aborder le sujet"


Là, pardon, mais on croit rêver !
Bien sûr, on devine pourquoi Axelrod se rétracte : il s'est rendu compte qu'il valait beaucoup mieux "mettre Obama à l'abri" de toutes ces transactions plus que louches...
Mais quelle crédibilité lui accorder maintenant, puisqu'il affirme tout et son contraire en moins de quinze jours ?



Inutile de préciser que les déclarations de Axelrod ne vont certainement pas beaucoup aider Obama, et qu'il ferait bien mieux de changer au plus vite de ligne de défense...

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